Si on vous dit corruption, vous imaginez des valises pleines d'argent, des chefs d'état véreux·ses, ou des agents peu scrupuleux·ses à la solde de groupes d'influence. En réalité, la corruption prend souvent l'apparence banale d'un restaurant un peu trop cher, un voyage d'affaire, ou une mise en relation pour un proche, soit des pratiques extrêmement répandues dans le milieu professionnel. Ces situations sont si communes que nous ne cédons... sans même nous rendre compte !
Face à ce constat, les entreprises ont un vrai rôle à jouer. Si la loi Sapin 2 les oblige à former leurs collaborateur·rice·s les plus exposé.e.s, notre formation va au-delà des enjeux réglementaires et légaux de la corruption, et leur apprend véritablement à détecter les tentatives de corruption dans des situations de leur quotidien au travail, pour augmenter ses chances de faire une vraie différence.
Imaginons la situation suivante : à la sortie d'une audition en vue de l'obtention d'un contrat, le commercial d'une entreprise candidate invite la personne chargée de départir les candidats dans un restaurant étoilé.
À votre avis, s’agit-il de corruption ? Prenez quelques minutes de réflexion. Que répondriez-vous ? Probablement "Pas forcément", comme la majorité de nos apprenant.e.s... et des collaborateur·rice·s qui se font inviter à un restaurant hors de prix. Or, le commercial offre une contrepartie qui incite implicitement le·la collaborateur·rice au favoritisme.
Aux yeux de la personne invitée, ce gain à court terme ne semble pas représenter un coût moral : le prestataire ne demande pas explicitement de contrepartie, bien manger ne "fait de mal à personne" et puis c’est une situation qui peut sembler courante dans le cadre d'une négociation. Dans ces conditions, la personne courtisée a donc de forte chances d'accepter l'invitation. L'apparence inoffensive de ce cadeau n'a pas éveillé la vigilance du·de la collaborateur·rice que l'on a tenté de corrompre.
Ainsi, la principale caractéristique de la corruption ordinaire est d'être invisible. La personne que l'on essaye de corrompre ne détecte pas le dilemme moral auquel elle fait face. Elle cède donc de bonne foi à la contrepartie qu'on lui offre. Sa connaissance de la loi ne lui sera donc pas utile, car elle ne la reliera pas à la situation complexe qu'elle est en train de vivre.
Il est donc important de former vos collaborateur·rice·s aux éléments qui doivent éveiller leur vigilance lorsqu'ils font face à une telle offre : quelle est la nature de la relation qui les lie à l’auteur de la tentative de corruption ? L'invitation a-t-elle une valeur raisonnable ? Pour que ces questionnements deviennent des réflexes, les formations doivent inclure en priorité des situations plausibles, variées et difficiles à analyser, que l'apprenant.e est susceptible de rencontrer dans sa vie professionnelle (voir notre article-témoignage : Groupe SUEZ : retour d'expérience sur la formation "Prévenir la corruption").
En interaction avec des déontologues et des experts juridiques, nous avons d'abord identifié les configurations dans lesquelles un collaborateur·rice est le plus susceptible de céder. Nous les avons ensuite ajustées pour en faire varier la difficulté, et proposer aux apprenant.e.s un parcours à la difficulté croissante.
Nous avons mis spécifiquement l’emphase sur les situations de corruption qui jouent sur ce qui nous fait particulièrement plaisir. Par exemple, nous avons une forte tendance à avantager les membres de son groupe social (famille, amis, etc.) au détriment des membres d'autres groupes qui nous sont moins proches (Mullen, 1992). Imaginons les mêmes protagonistes que précédemment, mais cette fois, l'agent évoque à la sortie de la réunion la situation compliquée de son fils, qui cherche une entreprise pour son alternance. Le commercial propose de transmettre son CV au service concerné. Cette récompense représente un gros avantage pour son fils, l'agent a toutes les chances de ne pas éveiller la vigilance de l'agent... qui en oubliera qu'il est encore à un stade de négociation.
Pour diminuer la probabilité qu'un·e collaborateur·rice cède à telles offres, il est donc important de développer spécifiquement ces points. Cela concerne les avantages dont pourraient bénéficier nos proches mais aussi les cadeaux luxueux qui flattent notre besoin de désirabilité sociale (voyage d'affaire de prestige, champagne haut de gamme). Les présenter explicitement à vos collaborateur·rice·s leur permettra de mieux se représenter le coût "moral" qu'induisent de tels cadeaux et ils seront ainsi plus à même de les refuser et de le signaler à leur déontologue ou leur hiérarchie.
Ainsi, pour diminuer efficacement la probabilité que vos collaborateur·rice·s soient victimes de corruption, notre formation :
Comme dans chaque formation Didask, l'apprenant.e est directement mis en situation, et doit choisir entre différentes options qui s'offrent à lui. Cela requiert de sa part un effort cognitif, qui favorise la mémorisation à long terme des notions que l'on cherche à lui transmettre, et la capacité à les mobiliser de manière appropriée en situation "réelle" (voir notre article sur l'efficacité pédagogique). Un dernier point tout autant essentiel est que cette méthodologie apprend au collaborateur à extraire ces connaissances pour les adapter à de nouveaux contextes. Les différents types de cas de corruption étant potentiellement illimités, il est bien plus pertinent de développer une vraie capacité de réflexion sur ces sujets, qui aidera les collaborateur·rice·s à détecter les signaux d’alerte directement en situation.
Hamlin JK. The origins of human morality: Complex socio-moral evaluations by preverbal infants. In: Decety J, Christen Y, editors. New Frontiers in Social Neuroscience. New York, NY: Springer; 2014. pp. 165–188
Mullen, B., Brown, R., & Smith, C. (1992). Ingroup bias as a function of salience, relevance, and status: An integration. European Journal of Social Psychology, 22(2), 103-122
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