Méthode agile : l'IA et les sciences cognitives au service de votre formation ?

L'IA et les sciences cognitives aident une personne dans sa formation grâce à la méthode agile

La méthode agile s'est imposée comme une approche incontournable dans le développement logiciel. En mettant l'accent sur la collaboration, la flexibilité et la livraison continue de valeur, elle promet d'améliorer la qualité des produits et la satisfaction des clients. Pourtant, beaucoup d'organisations peinent encore à tirer tous les bénéfices de cette méthode. Souvent, l'adoption de l'agilité reste superficielle : on met en place quelques rituels, on utilise de nouveaux outils, mais les mentalités et les pratiques réelles évoluent peu.

Former les équipes à la véritable essence de l'agilité représente donc un enjeu clé, mais c'est un défi complexe. En effet, il ne s'agit pas seulement de transmettre des connaissances théoriques sur un framework comme Scrum ou Kanban. Il faut surtout développer de nouveaux réflexes, de nouvelles façons de penser et de travailler au quotidien. Comment concevoir des formations qui permettent cette appropriation en profondeur ? Les récentes avancées en sciences cognitives et en intelligence artificielle apportent de nouvelles réponses puissantes à cette question.

Déconstruire les idées reçues sur l'agilité ne va pas de soi

Beaucoup de formations à l'agilité se concentrent sur les aspects les plus visibles et formels de la méthode : les cérémonies à mettre en place, les artefacts à produire, les rôles à attribuer... Mais en réalité, devenir agile implique souvent de remettre en question des habitudes et des présupposés profondément ancrés sur la manière de développer des logiciels :

  • On passe d'un mode projet avec un périmètre et un planning figés à un flux continu piloté par la valeur métier.
  • On passe d'un fonctionnement en silos spécialisés à des équipes pluridisciplinaires intégrées.
  • On passe d'un contrôle top-down et d'une culture du blâme à une responsabilisation et un droit à l'erreur.

Pour accompagner une telle transformation des mentalités, les sciences cognitives montrent que les approches descendantes où un expert délivre son savoir ont une efficacité très limitée. Présenter des slides expliquant ce qu'est un burndown chart ou la définition de "Done" ne suffira pas à faire évoluer les représentations des apprenants. Pire, cela pourrait susciter des réactions de rejet si ces nouvelles notions heurtent trop frontalement leurs croyances actuelles.

Il est donc essentiel d'amener les équipes à expérimenter par elles-mêmes les bénéfices de l'agilité, en les mettant en situation de résoudre des problèmes concrets. Des simulations de développement logiciel avec différentes contraintes permettent par exemple de vivre les limites d'un fonctionnement en cascade et l'intérêt d'un fonctionnement itératif et incrémental. Les situations vécues font ainsi émerger les messages clés.

Plutôt que d'assener des bonnes pratiques de manière prescriptive, il est aussi important de laisser les apprenants s'exprimer sur leurs doutes et leurs objections vis-à-vis de l'agilité. Le formateur ou le système de coaching peut alors apporter un feedback ciblé pour lever progressivement ces freins. Le cheminement se fait de manière progressive, en réajustant en continu les représentations.

Faciliter l'appropriation des outils et méthodes : retenir et appliquer

L'adoption de la méthode agile dans le développement logiciel passe aussi par la maîtrise de nouveaux outils et techniques spécifiques :

  • Des frameworks de gestion de projet comme Scrum ou Kanban, avec leurs cérémonies, leurs rôles, leurs artefacts.
  • Des pratiques d'ingénierie comme le développement piloté par les tests, l'intégration continue, le pair programming.
  • Des outils de gestion des backlogs, de CI/CD, de suivi de la vélocité...

Là encore, une simple présentation théorique ne suffira pas à rendre les équipes autonomes. Pour permettre une réelle acquisition de ces compétences, il est essentiel de s'appuyer sur les principes de conception pédagogique issus des sciences cognitives :

  • Présenter les concepts de manière progressive, en partant toujours de l'information la plus essentielle, et en utilisant des exemples parlants issus du contexte des apprenants.
  • Exploiter la multimodalité, en utilisant des supports variés : textes, schémas, captures d'écran, démos vidéo, etc. Cela permet de multiplier les accroches mnésiques.
  • Alterner fréquemment des apports synthétiques et des mises en pratiques ciblées, pour éviter la surcharge cognitive et la passivité des apprenants.
  • Proposer des activités de mémorisation active comme des flashcards, pour faciliter le stockage en mémoire à long terme des notions essentielles.
  • Challenger les apprenants avec des exercices d'application de difficulté progressive. Par exemple, leur faire paramétrer des tableaux Kanban adaptés à différents cas d'usage.
  • Permettre la confrontation à des situations imprévues, pour développer la capacité à réagir aux aléas. Simuler des changements de dernière minute dans le backlog par exemple.

Un point clé est de fournir des feedbacks détaillés et personnalisés sur les productions des apprenants. Face à un exercice, il est tentant de se contenter de donner la correction "officielle". Mais pour vraiment faire progresser, rien ne vaut un retour spécifique à chaque individu, pointant ses réussites, ses axes d'amélioration, et donnant des conseils ciblés. C'est cette pratique réflexive qui permet de passer du savoir théorique au savoir-faire ancré.

Ancrer l'agilité dans les pratiques quotidiennes

Trop souvent, la formation est vue comme une parenthèse déconnectée du quotidien du travail. On se forme de manière intense sur un temps court, puis on retourne à son poste en espérant appliquer ce qu'on a appris. Mais sans un accompagnement dans la durée, les acquis restent fragiles et les anciennes habitudes reviennent vite.

Cela est particulièrement vrai pour l'agilité, qui n'est pas qu'une somme de techniques mais bien un état d'esprit au quotidien. Son appropriation réelle se joue donc sur le temps long, au fil des sprints et des projets. C'est en vivant les situations concrètes qu'on développe le savoir-être agile : focus sur la valeur, l'adaptation au changement, la transparence, etc.

Pour soutenir ce cheminement, il est essentiel que la formation ne s'arrête pas aux portes de la salle de cours mais se prolonge dans le flux de travail quotidien. Plusieurs leviers complémentaires existent :

  • Mettre à disposition des ressources d'aide à la tâche, directement dans les outils utilisés par les équipes : des fiches méthodes synthétiques, des checklists, des canevas pré-remplis...
  • Proposer un système de coaching proactif, qui pose des questions réflexives aux moments opportuns. Par exemple : "Votre backlog contient beaucoup d'items techniques. Quelles user stories pourriez-vous rédiger pour rendre plus visibles les bénéfices métier ?"
  • Organiser des challenges ludiques réguliers pour ancrer les bonnes pratiques. Pendant un sprint, récompenser chaque bonne rédaction de user story par des points, par exemple.
  • Encourager le partage d'expérience et l'entraide entre pairs, en faisant émerger les bonnes idées des équipes elles-mêmes. Le management doit créer les espaces pour cela.

L'objectif est de faire vivre l'agilité au quotidien, pour que les gestes deviennent des réflexes, et la philosophie une évidence partagée de tous.

Le levier de l'intelligence artificielle

Déployer toutes ces bonnes pratiques de formation basées sur les sciences cognitives peut sembler nécessiter des moyens considérables. Produire des contenus spécifiques au contexte, développer de nombreux exercices et feedbacks personnalisés, assurer un accompagnement au quotidien... Cela semble réservé aux grandes organisations bénéficiant de gros budgets de formation.

Mais le développement récent d'assistants pédagogiques basés sur l'intelligence artificielle change radicalement la donne. Prenons l'exemple de Didask : son IA pédagogique permet d'industrialiser les meilleures techniques de formation, pour les rendre accessibles à toutes les structures qui veulent adopter l'agilité :

  • Les experts agiles de l'entreprise peuvent se concentrer sur la transmission de leur savoir "brut" : en écrivant des notes sur les spécificités de leur contexte, en commentant des photos des tableaux Kanban de l'équipe, en enregistrant une vidéo sur un point clé...
  • L'IA pédagogique de Didask transforme automatiquement ces contenus en parcours de formation interactifs et gradués. Elle génère des animations multimédias, des flashcards, des questionnaires. Elle propose des activités de mise en situation originales.
  • Lors des exercices, elle analyse les réponses de chaque apprenant et fournit des feedbacks ultra personnalisés. Elle pointe des axes de progrès spécifiques et propose des pistes d'amélioration concrètes.
  • Enfin, elle propose un système de coaching intégré aux outils quotidiens (Slack, Teams, Jira...). Les équipes reçoivent des conseils ciblés et des suggestions d'exercices au moment opportun.

Ainsi, l'IA pédagogique permet de concilier le meilleur des deux mondes. D'un côté, les contenus de formation sont ancrés dans la réalité et l'expertise de terrain propre à chaque organisation. Mais d'un autre côté, ces contenus sont mis en valeur et rendus réellement actionnables grâce aux meilleures techniques pédagogiques issues des sciences cognitives. Le tout sans mobiliser de ressources démesurées !

Former ses équipes à la méthode agile sur leurs projets de développement logiciel est un enjeu stratégique pour beaucoup d'organisations, mais c'est un défi ardu. Pour réellement transformer les mentalités et ancrer de nouvelles pratiques, il ne suffit pas de dérouler un programme de formation classique. Il faut concevoir des expériences d'apprentissage qui s'appuient sur les dernières avancées des sciences cognitives : déconstruction des présupposés, mises en situation fréquentes, feedbacks personnalisés, accompagnement dans la durée...

L'intelligence artificielle, en particulier les assistants pédagogiques comme celui proposé par Didask, apporte une réponse pragmatique et puissante à ce défi. Elle permet d'industrialiser la création de formations sur mesure et immersives, sans pour autant nécessiter des moyens considérables. Avec ces nouveaux outils, la promesse d'une véritable transformation agile des équipes de développement est plus que jamais à portée de main.

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À propos de l'auteur

Philip Moore

Philip est le directeur Produit de Didask. Très impliqué dans les problématiques d’efficacité pédagogique, il a co-conçu la méthodologie agile Didask. Diplômé de Sciences Po Paris et de la London School of Economics, Philip est aussi l’auteur de “Tous Pédagogues” coécrit avec Svetlana Meyer, paru aux éditions Foucher.

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