Entre le ROI (Return On Investment ou retour sur investissement) qui promet des chiffres rassurants et le ROE (Return On Expectations) qui vise à capturer la transformation qualitative, les responsables formation jonglent avec des métriques souvent insuffisantes pour justifier leurs dépenses. Et si les sciences cognitives étaient la clé pour mesurer ce qui compte vraiment du point de vue de la prise de décision ?
Les méthodes classiques d'évaluation du retour sur investissement en formation présentent des lacunes majeures. Elles promettent une clarté qui se révèle illusoire face à la complexité de l'apprentissage des collaborateurs.
La formule de calcul traditionnelle du ROI (bénéfices - coûts / coûts × 100) semble limpide en théorie pour apprécier le rendement. En pratique, elle se heurte à l'impossibilité d'isoler l'effet direct d'une formation sur la performance globale de la société.
Exemple concret : Une entreprise de services financiers a investi 80 000€ dans une formation commerciale et constaté une augmentation du chiffre d'affaires de 300 000€ le trimestre suivant. Mais comment isoler l'impact de la formation des autres facteurs comme la saisonnalité, les actions marketing ou l'évolution du marché ? Cette difficulté rend le calcul du ROI traditionnel souvent approximatif.
La recherche en sciences cognitives montre que l'impact d'un apprentissage se déploie souvent sur le long terme, rendant caduque toute tentative de mesure immédiate et purement financière du calcul du ROI.
Les questionnaires post-formation, ces fameux "happy sheets" utilisés en première étape d'évaluation, constituent peut-être la métrique la plus répandue et la moins pertinente. Les études démontrent une corrélation quasi-inexistante entre la satisfaction immédiate des salariés et l'impact réel sur leurs compétences.
Ce phénomène s'explique par ce que les sciences cognitives nomment "l'illusion de maîtrise" : le sentiment subjectif de comprendre un sujet n'indique en rien la capacité à l'appliquer concrètement dans les métiers.
Les apprenants peuvent être parfaitement satisfaits d'un training sans avoir réellement progressé dans leur maîtrise du sujet, ce qui pose problème pour les commanditaires et investisseurs.
Le taux de complétion, le temps passé sur la plateforme ou le nombre de modules consultés sont autant d'indicateurs qui mesurent l'activité sans garantir l'efficacité réelle pour la fonction formation.
Un collaborateur peut passer des heures sur un LMS traditionnel sans que cela ne se traduise par une réelle transformation de ses pratiques professionnelles ou une amélioration du ratio de performance.
L'engagement ne garantit pas l'apprentissage, tout comme la lecture d'un manuel ne garantit pas l'acquisition d'une compétence qu'on peut mesurer le ROI.
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Face aux limites des méthodes traditionnelles, deux concepts complémentaires émergent pour évaluer l'impact réel de vos projets de formation.
Le ROI de la formation est calculé selon la formule du ratio du rendement : (Gains financiers générés - Coûts de formation) / Coûts de formation × 100.
Son principal avantage réside dans sa capacité à traduire l'impact formation en langage directement compréhensible par les directeurs financiers et les actionnaires.
Il permet de comparer différents investissements sur une base commune, facilitant les arbitrages budgétaires annuels et la rentabilité financière des projets.
Dans le contexte de la formation, les coûts intègrent non seulement les frais directs (achat de la solution, coût moyen formateur) mais aussi indirects (temps passé en formation par les apprenants).
Les gains peuvent inclure l'amélioration de la productivité, la réduction des pertes ou l'augmentation des ventes attribuables à la formation, avec un suivi précis de ces éléments.
Les méthodologies comme celle de Donald Kirkpatrick et Jack Phillips proposent d'isoler l'effet de la formation par des techniques de triangulation et d'analyse comparative, facilitant ainsi le calcul du ROI.
Le ROI financier échoue à capturer les bénéfices intangibles comme l'amélioration du climat social ou la fidélisation des talents, pourtant essentiels au niveau de risque global.
Il tend à favoriser les formations à impact court terme au détriment des transformations profondes nécessitant plus de temps pour se manifester dans les résultats nets.
La valeur réelle d'une compétence pour l'entreprise dépasse largement sa traduction monétaire immédiate.
Le ROE met l'accent sur l'atteinte des attentes définies en amont plutôt que sur un calcul financier a posteriori, ce qui diffère fondamentalement de l'approche ROI traditionnelle.
Cette méthode ROE, développée en réponse aux limites du retour sur investissement, place les objectifs de transformation au centre du dispositif d'évaluation.
Elle s'inscrit dans une vision stratégique où la formation constitue un levier de développement des capitaux propres humains plutôt qu'un simple centre de coûts.
Contrairement au ROI qui intervient après la formation, la conception de la formation avec une approche ROE commence avant même la définition du parcours d'apprentissage.
Elle exige une définition précise des attentes des parties prenantes : apprenants, managers, direction et clients finaux pour mieux apprécier le rendement attendu.
Cette démarche permet d'aligner la formation sur des objectifs mesurables et véritablement pertinents pour l'organisation et ses actifs humains.
Le retour sur attentes ne remplace pas le retour sur investissement mais le complète en intégrant des dimensions qualitatives essentielles à toute prise de décision éclairée.
En définissant clairement les attentes, il facilite paradoxalement la mesure quantitative ultérieure pour calculer le ROI de façon plus précise.
L'approche combinée permet une évaluation plus complète et nuancée de l'impact formation, tant du point de vue financier que du développement des compétences.
Au-delà des débats sur la rentabilité des capitaux propres et le retour sur investissement, les sciences cognitives offrent un cadre conceptuel robuste pour évaluer l'efficacité réelle des formations.
Les études montrent qu'en l'absence de révision active, nous perdons jusqu'à 75% des nouvelles informations en seulement 48 heures, et jusqu'à 90% après une semaine. Un fait ignoré dans les calculs traditionnels.
Un indicateur pertinent n'est donc pas la connaissance immédiate mais la rétention à long terme, mesurable par des tests espacés dans le temps pour mieux interpréter les résultats.
Les formats pédagogiques intégrant des techniques comme l'espacement, la récupération active et le feedback immédiat maximisent cette rétention, assurant ainsi de meilleurs avantages pour l'organisation.
La capacité à appliquer une connaissance dans un contexte nouveau constitue le véritable indicateur d'un apprentissage réussi pour atteindre les objectifs business.
Les sciences cognitives distinguent la connaissance déclarative ("savoir que") de la connaissance procédurale ("savoir comment"), cette dernière étant critique pour l'impact terrain et le management des équipes.
Une évaluation pertinente mesure la capacité de transfert des apprentissages vers des situations professionnelles authentiques, donnant ainsi une part importante au contexte réel.
L'ultime mesure d'impact réside dans la modification observable et durable des comportements professionnels, véritable différence entre formation efficace et simple exercice théorique.
Cette transformation comportementale n'est possible qu'avec un apprentissage qui dépasse l'illusion de maîtrise pour créer des automatismes ancrés dans la pratique quotidienne.
Les sciences cognitives permettent d'identifier et de mesurer ces micro-changements qui, cumulés, produisent une évolution majeure dans la performance des collaborateurs.
L'IA pédagogique de Didask analyse chaque interaction de l'apprenant pour identifier avec précision les points de blocage et les progrès réalisés dans son parcours de learning.
Cette granularité permet de dépasser les mesures globales pour comprendre finement les mécanismes d'apprentissage à l'œuvre, offrant ainsi une vue claire sur l'efficacité de la formation.
Les données collectées révèlent non seulement si l'objectif est atteint, mais aussi comment il l'est, ouvrant la voie à des optimisations continues du taux de rendement interne de la formation.
Les algorithmes d'apprentissage machine identifient les patterns de réussite et d'échec, permettant de prédire l'impact probable d'une formation sur les différents métiers concernés.
Ces prédictions permettent d'ajuster en temps réel les parcours pour maximiser l'efficacité pédagogique et le retour sur investissement, répondant ainsi à la demande d'optimisation constante.
L'approche data-driven remplace les intuitions par des décisions fondées sur des preuves empiriques, un facteur clé pour une formation véritablement efficace et rentable.
La personnalisation automatique des parcours en fonction des besoins spécifiques de chaque apprenant maximise l'efficience de la formation, générant un meilleur rapport coût/bénéfice.
Cette adaptation réduit considérablement le temps nécessaire à la montée en compétence, générant un ROI supérieur aux approches standardisées classiques dans le domaine de l'investissement immobilier des compétences.
Passer de la théorie à la pratique requiert une méthodologie structurée et des outils adaptés à votre contexte spécifique d'entreprise.
Commencez par identifier les comportements concrets que la formation doit modifier sur le terrain, à l'image de ce que propose le premier niveau d'évaluation de Kirkpatrick.
Impliquez toutes les parties prenantes (apprenants, managers, clients) dans la définition de ces objectifs pour garantir leur pertinence et leur alignement avec les attentes des commanditaires.
Formulez des indicateurs SMART (Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes, Temporellement définis) pour chaque objectif, facilitant ainsi le suivi précis des progrès.
Dépassez les métriques standard pour créer un tableau de bord équilibré intégrant indicateurs quantitatifs et qualitatifs qui correspondent à votre projet spécifique.
Distinguez les indicateurs de processus (engagement, satisfaction) des indicateurs d'impact (application terrain, performance) pour mieux apprécier les différentes facettes du ROE.
Privilégiez un nombre restreint d'indicateurs réellement significatifs plutôt qu'une multitude de données superficielles qui compliquent l'interprétation des résultats.
ROI ou ROE ? La vraie question n'est pas de choisir entre ces deux approches mais de les transcender pour mesurer ce qui compte vraiment : la transformation effective des comportements professionnels et son impact sur les résultats de l'entreprise. Les sciences cognitives nous offrent aujourd'hui les clés pour comprendre et optimiser les mécanismes d'apprentissage humain, tandis que l'intelligence artificielle pédagogique permet d'opérationnaliser cette connaissance à grande échelle.
Chez Didask, nous avons développé une approche unique combinant expertise en sciences cognitives et technologie de pointe pour garantir non seulement un retour sur investissement mesurable, mais une véritable transformation des compétences. Ne vous contentez plus de formations dont l'impact reste flou ou contestable. Adoptez une démarche fondée sur les preuves scientifiques pour maximiser chaque euro investi dans le développement de vos talents et améliorer ainsi la performance globale de votre capital humain.
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