Supposons que votre entreprise cherche à mettre en place une solution elearning pour faciliter l’onboarding de vos employés, mettre vos vendeurs à la page sur le produit ou tout simplement mieux répondre à vos obligations de compliance pa. La première question qui va vous être posée : de quel type d’outil avez-vous besoin ? A ce stade, vous allez être vite noyé sous les notions pas toujours compréhensibles : LMS, LXP, outil-auteur…
Chez Didask, nous serons les premiers à l’admettre : il est facile de s’y perdre, d’autant que les termes marketing (les « machine learning » : adaptive learning, collaborative learning) viennent souvent s’ajouter aux typologies d’outil. Par ailleurs, il n’y a pas de consensus du marché sur les définitions et les lignes de démarcation : ainsi, le terme de LXP a commencé comme du marketing, avant de s’aligner sur la réalité d’une séparation grandissante de l’offre de plateformes entre l’administratif et l’expérience de formation. Il y a pourtant bien des différences de fond, et derrière, des choix stratégiques à réaliser : combien d’outils prendre, et lesquels privilégier?
Nous pourrions schématiquement résumer les termes clés de la manière suivante :
Dit autrement : le LMS, c’est la salle de cinéma ; la LXP, c’est le film ; l’outil-auteur, le studio de production. Ces outils peuvent se combiner en un seul ou se spécialiser selon les besoins. On peut imaginer un LMS qui accueillerait uniquement des contenus externes, par exemple via la norme d’interopérabilité dite SCORM (standard du marché). C’est le modèle de la coquille vide : le LMS se concentre sur l’administration, le contenu est géré par des outils externes. De même, il existe des outils-auteurs dont le seul rôle est de créer un contenu à exporter sur d’autres LMS : la suite Articulate en est l’exemple le plus connu. Enfin, certains LXP (c’est le cas des plateformes de cours en ligne comme Udemy) proposent uniquement du contenu sur étagère ; d’autres disposent de leur outil-auteur intégré afin de faciliter l’internalisation de la production.
Comme dans les autres industries, il peut y avoir des bonnes raisons d’intégrer, ou au contraire de séparer les outils.
Prenons le scénario qui consiste à combiner un LMS (pour faciliter le suivi) à un outil auteur (pour assurer la création de formations internes). La séparation semble à première vue apporter un bénéfice de spécialisation et d’avantage comparatif. Certains outils sont meilleurs pour l’administratif, d’autres pour le contenu. Elle permet également de conserver une certaine flexibilité, par exemple vous pouvez changer de solution de gestion, tout en conservant vos parcours de formation.
Cette approche, sans doute la plus courante, est souvent la plus malheureuse. Dans la plupart des cas de figure, non seulement vous empilez les coûts, mais vous vous privez de surcroît d’une expérience d’apprentissage réellement qualitative.
Cela est dû à la norme d’interopérabilité standard qui permet d’intégrer les contenus elearning réalisés sur un outil auteur dans le LMS : le SCORM. Ne vous laissez pas intimider par son nom qui semble tout droit sorti d’un film de science-fiction — le SCORM n’est pas un format que l’on pourrait qualifier de futuriste. Sa version la plus récente date de la présidence de Jacques Chirac. Ses caractéristiques singulières : un fichier statique, qu’il faut recharger à chaque micro-modification, et qui renvoie pour seules données un taux de complétion et de réussite.
Si votre objectif est de digitaliser efficacement vos formations, plusieurs fonctionnalités clés manquent au SCORM pour donner pleinement satisfaction :
Parce que le SCORM est un format statique, un ensemble de formats pédagogiques à haute valeur ajoutée devient inutilisable. Par exemple, il est impossible de proposer un test de positionnement à l’échelle d’un parcours de formation pour adapter le séquençage des modules au profil de l’apprenant. Impossible également de proposer des activités entièrement personnalisées, comme un tuteur IA qui fournit du feedback à l’apprenant en temps réel (imaginez un coach virtuel qui aiderait le customer support à mieux rédiger ses mails aux clients). En résultent des contenus moins engageants et moins efficaces sur le plan de la montée en compétence : vous vous limitez aux formats les plus basiques et répétitifs.
En séparant LMS et outil auteur, vous devez rattacher des fonctionnalités de relance et de suivi à un contenu qui a été pensé dans un tout autre contexte, et qui représente pour votre outil une sorte de boîte noire. Or, dans la pratique quotidienne, administration et expérience de formation sont intrinsèquement liées. Concrètement, si votre SCORM est plutôt long (une formation de plusieurs heures, comme cela peut parfois être le cas sur de la compliance), le LMS ne sait pas ce qui se passe à l’intérieur. Ainsi, il ne peut pas proposer des séquençages intelligents de verrouillage et déverrouillage des contenus (exemple : le chapitre 2 s’ouvre 30 jours après le chapitre 1). Cette limitation vous pousse à découper votre SCORM en autant de fichiers qu’il y a de micro-modules, ce qui peut vite devenir un enfer à gérer pour vous comme pour l’apprenant. Plutôt que de penser de véritables programmes de formation avec une expérience sans couture, vous finissez par emboîter des fichiers sans cohérence.
Le SCORM classique renvoie pour seule statistique un taux de complétion et de réussite global à l’échelle du fichier. Or, si vous maîtrisez le contenu sur le LMS, vous pouvez aller beaucoup plus loin, et proposer notamment des statistiques granulaires intelligentes vous donnant de la visibilité sur les erreurs commises le plus fréquemment, associées à des suggestions d'amélioration.
Comme évoqué précédemment, chaque modification de votre contenu, fût-ce une simple coquille, exige de recharger l’ensemble du fichier SCORM, comme si vous sortiez une nouvelle version de la formation ; un fonctionnement rigide qui fait davantage penser au monde de l’édition papier qu’à celui des applications web.
Les deux dernières fonctionnalités manquantes sont plus pointues et émergentes sur les outils du marché, mais représentent potentiellement une source de valeur immense :
On le sait, l’une des problématiques récurrentes du LMS est l’engagement initial des apprenants en fonction de leurs besoins : comment, parmi un catalogue pléthorique, proposer la formation adaptée à un apprenant donné ? Ainsi, plutôt que de pousser un contenu non pertinent à vos vendeurs , vous pourriez détecter que l’un d’entre eux a des difficultés sur les phases de closing, et lui proposer le contenu approprié. Afin de permettre une telle approche adaptative, il faudrait pouvoir lire le contenu des formations. Or le SCORM se contente de fournir des métadonnées : on en revient à une logique de « tags » (« vente », « négociation »…), trop grossière pour refléter la finesse des besoins individuels. Dommage, surtout à l’ère où les IA conversationnelles vous permettraient d’espérer bien mieux !
Hélas, c’est trop souvent le parent pauvre de la formation. Pourtant, l’essentiel de l’impact de long terme d’une formation dépend de ce qu’il se passe après la formation : après un onboarding, on s’attend à ce que l’employé mette en pratique pour progresser en continu. Qu’il s’agisse de flashcards pour ancrer les notions en mémoire, de micro-défis à appliquer au terrain, ou de séances régulières de coaching, rien de cela ne peut tenir dans un SCORM. Ce format trop contraignant vous pousse donc à abandonner le terrain de la formation informelle, là où des outils plus souples pourraient par exemple se connecter directement sur vos outils métiers pour accompagner vos employés sur le poste de travail.
S’il y a un point commun entre toutes ces fonctionnalités, c’est la cohérence de l’expérience de formation globale. Une solution intégrée vous permet de penser des parcours complets plutôt qu’un assemblage de briques disparates, avec à la clé un meilleur retour sur investissement.
Pour nuancer le propos ci-dessus, admettons qu’il existe des formats autres que le SCORM, basés sur des connecteurs, qui permettraient de préserver le meilleur des deux mondes, autrement dit, “pluguer” une expérience d’apprentissage personnalisée sur un LMS tiers. On pourrait donc, en théorie, décorréler la séparation LMS/outil auteur du choix de l’utilisation de la norme SCORM. Néanmoins, ces formats qui créent davantage de valeur pour l’utilisateur final impliquent également de faire tourner un moteur d’apprentissage pour chaque apprenant, ce qui les rend plus coûteux. En fonction de votre budget, il peut donc être plus rationnel de mutualiser les outils pour ne payer qu’un bloc de licences par apprenant.
A ce stade, vous pourriez sans doute rétorquer : oui, mais comment trouver un LMS qui facilite la création et propose un apprentissage engageant et efficace ? Est-ce seulement réaliste au vu des nombreuses exigences de gestion ? Pour cela, nous vous invitons à un renversement de perspective : plutôt que de considérer le LMS comme une coquille administrative dont l’apprentissage serait un simple appendage, il est préférable de choisir le LMS en fonction de sa capacité à assurer une montée en compétence efficace sur l’ensemble de la chaîne, de la création de contenu à l’expérience apprenant.
Notre conviction est que le « learning » doit être le cœur de métier des plateformes d’apprentissage en ligne. C’est ce que des outils comme Didask s’efforcent de proposer, en intégrant dans le LMS 1/ une IA pédagogique qui permet à n’importe quel expert de métier de créer en quelques heures un elearning efficace 2/ une expérience d’apprentissage entièrement personnalisée, le tout 3/ sans négliger l’administratif dont vous avez besoin. Si les considérations peuvent varier en fonction de l’entreprise, l’intégration intelligente représente à notre sens le chemin le plus court pour réduire vos coûts, réduire le temps passé pour créer des formations, et renforcer le retour sur investissement tout à la fois.
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