Qu’est-ce que le Learning in the Flow of Work ?

Zaki Micky
·
21/3/2025
·
Illustration d'une main de robot aidant quelqu'un dans son apprentissage

Les collaborateurs font face à un paradoxe : ils doivent continuellement monter en compétences tout en maintenant leur performance quotidienne. Face à cette réalité, un nouveau paradigme émerge : le Learning in the Flow of Work, conceptualisé par Josh Bersin. Cette approche révolutionne la formation en entreprise en intégrant l'apprentissage directement dans le flux de travail quotidien des collaborateurs.

Comment transformer ce concept en réalité opérationnelle ? Comment structurer efficacement l'apprentissage informel pour en faire un véritable levier de performance ? Comment mesurer concrètement son impact sur le développement des compétences ? C’est ce que nous allons voir ensemble.

Comprendre le Learning in the Flow of Work

Le Learning in the Flow of Work, un concept théorisé par Josh Bersin en 2018, répond à un constat fondamental : l'apprentissage est plus efficace lorsqu'il s'intègre naturellement dans le quotidien professionnel.

Cette approche transforme radicalement le paradigme classique de la formation. Plutôt que d'extraire les collaborateurs de leur environnement de travail pour les former, elle intègre l'apprentissage directement dans leurs tâches quotidiennes.

L'objectif ? Permettre aux collaborateurs d'accéder aux connaissances pertinentes exactement au moment où ils en ont besoin, dans leur contexte professionnel spécifique.

Les limites d'un apprentissage informel non structuré

L'apprentissage informel, bien que naturel et omniprésent en entreprise, présente des limites significatives lorsqu'il n'est pas structuré :

  • Manque de validation des connaissances : Sans cadre établi, impossible de garantir la qualité et la pertinence des informations acquises.
  • Absence de traçabilité : Les compétences développées restent souvent invisibles pour l'organisation, créant un "angle mort" dans la gestion des talents.
  • Risque de dispersion : Les collaborateurs peuvent perdre un temps précieux à chercher les bonnes informations ou, pire, acquérir des pratiques inadéquates.

Les ingrédients pour un apprentissage qui fonctionne

Pour que la magie du Learning in the flow of work fonctionne, il faudrait que les apprenants :

  1. Passent beaucoup moins de temps à chercher les informations,
  2. Utilisent les bonnes stratégies pour apprendre,
  3. Aient l’occasion de s’exercer dans un environnement virtuel avant de passer en situation réelle,
  4. Reçoivent beaucoup plus de feedback.

En respectant ces 4 principes, l’apprentissage dans le flux de travail sera un véritable succès.

Comment implémenter le Learning in the Flow of Work ?

L'implémentation efficace du Learning in the Flow of Work nécessite une approche méthodique et structurée, articulée autour de trois axes fondamentaux

Quels sont les prérequis et méthodologie nécessaire ?

Contrairement à ce que l’on pourrait croire (ou entendre), la cartographie des moments d’apprentissages ou l’alignement parfait des contenus pédagogiques avec l’ensemble des besoins d’apprentissage des apprenants ne sont pas des pré-requis indispensables pour commencer à implémenter le learning in the flow of work. En effet, ces 2 points gagnent même plutôt à être construit de manière itérative au fur et à mesure de la démarche, les usages faisant émerger les besoins.

En revanche, pour apprendre dans le flux de travail, il est essentiel d’avoir une intégration fluide des outils d’apprentissage dans l’écosystème technologique existant et d’avoir une première base de connaissance ou de formations à partir desquels construire les expériences d’apprentissage.

Une approche en trois temps s'impose pour une meilleure intégration :

  1. Sensibiliser l’apprenant à la détection de ses propres besoins et lui donner les moyens d’accéder à l’aide dont il a besoin quand il en a besoin à l’endroit
  2. Le déploiement d'outils permettant un accès contextuel aux ressources. Un LMS/LCMS classique ne suffit pas : il faut un contenu sur mesure qui part du problème précis que rencontre un apprenant à un moment précis.
  3. La mise en place d'un système de feedback continu pour affiner les interventions pédagogiques.

Par exemple, si un apprenant se demande où sont stockés les données de l’entreprise ou rencontre des difficultés précises dans son poste (comme “je ne sais pas résoudre cette objection de mon prospect”), nous n’allons pas lui proposer un module de formation générique de 10 minutes mais des formats plus adaptés à ses besoins du moment.

L’IA : la technologie facilitatrice du Learning in the Flow of Work

L'intelligence artificielle joue un rôle central dans cette transformation, notamment à travers :

  • Des assistants IA capables d'anticiper les besoins d'apprentissage
  • Des systèmes de recommandation contextuelle de contenus
  • Des outils de suivi en temps réel de la progression

Il est important de rappeler que sans l’IA, l’apprentissage dans le flux de travail serait quasiment impossible et nécessiterai énormément de ressources.

Dans la suite de l’exemple précédent, une IA pédagogique peut répondre précisément à l’apprenant où se trouvent les données dont il a besoin de connaître la localisation, puis lui générer un micro-exercice d’entraînement où il doit expliquer cette localisation à un interlocuteur (un collègue, un partenaire extérieure, un DPO, etc.)

Mesurer l'efficacité du Learning in the Flow of Work

La mesure de l'efficacité du Learning in the Flow of Work exige une approche multidimensionnelle, dépassant les indicateurs traditionnels de la formation.

L'enjeu ? Capturer la réalité d'un apprentissage qui s'intègre organiquement dans la performance quotidienne.

Quels indicateurs clés de la performance ?

Pour bien mesurer son efficacité, il faudra analyser :

  • Le temps d'accès à l'information critique : Mesure de la rapidité avec laquelle les collaborateurs trouvent les ressources pertinentes
  • Le taux d'application immédiate : Évaluation de la mise en pratique directe des connaissances acquises
  • L’impact sur la productivité : Analyse de la réduction des temps d'arrêt liés aux recherches d'information

Évaluation de l'ancrage mémoriel

L'efficacité de cette approche se manifeste particulièrement dans la rétention des connaissances. Les études démontrent une augmentation significative du taux de mémorisation lorsque l'apprentissage s'intègre au contexte professionnel immédiat.

Impact organisationnel

  • Réduction du temps de montée en compétences,
  • Amélioration de l'autonomie des collaborateurs,
  • Optimisation du knowledge management.

Le rôle de Didask dans le Learning in the Flow of Work

L'intelligence artificielle transforme radicalement la dynamique du Learning in the Flow of Work, créant une synergie entre technologie et pédagogie.

L'assistant IA : un coach pédagogique contextuel

Notre assistant IA pourra :

  • À partir des questions posées par les apprenants, proposer une activité qui répond à ses besoins immédiats (par exemple, l’aider à rédiger son mail pour un partenaire de projet), généralement une mise en situation rapide.
  • Proposer des entraînement immersifs plus aboutis, où l’IA coache les apprenants autour de la réalisation d’une tâche complexe.
  • Si et seulement si l’IA détecte qu’un pré-requis est manquant, l’assistant pourra apporter des recommandations précises de module de formation.

La personnalisation cognitive à l'échelle

L'IA permet une adaptation fine des parcours d'apprentissage, tenant compte :

  • Du rythme d'acquisition propre à chaque apprenant
  • Des patterns d'apprentissage individuels
  • Des contraintes spécifiques du poste occupé

De la théorie à la pratique

L'intégration de notre assistant dans le flux de travail transforme chaque moment d'apprentissage en opportunité de développement concret :

  • Identification instantanée des ressources pertinentes,
  • Feedback immédiat et personnalisé.

L'avenir de l'apprentissage professionnel

Face aux défis de la transformation numérique et de l'évolution constante des compétences, le Learning in the Flow of Work émerge comme une réponse stratégique incontournable.

L'intégration de l'intelligence artificielle dans ce processus marque un tournant décisif. Elle permet de concilier deux impératifs apparemment contradictoires : l'individualisation poussée de l'apprentissage et le déploiement à grande échelle. La technologie devient ainsi le catalyseur d'une transformation profonde des pratiques de formation.

Les entreprises qui sauront capitaliser sur cette approche disposeront d'un avantage compétitif déterminant. Il ne s'agit plus simplement de former, mais de créer un écosystème d'apprentissage continu, où chaque collaborateur devient acteur de son développement professionnel.

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À propos de l'auteur

Zaki Micky

Zaki Micky est Content Manager chez Didask. Depuis plus de 3 ans, il écrit sur différents sujets (eLearning, signature électronique, procédures administratives) et met en place des stratégies de contenu pour différentes entreprises de la Tech.

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